Témoignages de jeunes

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Lucas partage en chanson son vécu avec le TDAH

 

Et si j’étais atteinte de TDAH ?

J’ai 17 ans.

Depuis toute petite j’ai toujours été ailleurs, très discrète, réservée, timide, en retrait, etc.
En primaire, je m’amusais à sortir les crayons de couleur de ma trousse pour les ranger du plus petit au plus grand, en les mettant debout. Je faisais cela constamment, ça m’évitait de m’ennuyer.

Dans mes bulletins, chaque prof que j’ai eu inscrivait «  trop lente, a du mal à gérer son temps » ou encore «  rêve en classe ».
Je ne comprenais pas pourquoi on me faisait tout le temps la remarque.

Aujourd’hui, j’ai toujours du mal à me concentrer, à comprendre ce que je lis, au point de relire la phrase une dizaine de fois…
En classe par exemple, quand la prof de maths donne son cours, c’est comme si je n’étais pas présente.
C’est-à-dire que j’ai tendance à soit partir dans mes pensées (pensées excessives) et totalement oublier le moment présent, soit manipuler quelque chose (bic, crayon), bouger les pieds, les mains (sans me lever de ma chaise parce que je ne suis pas hyperactive. Enfin, sauf mentalement !)
J’ai aussi aussi tendance à observer la porte ouverte, à regarder le ciel, à me laisser distraire par les paroles des autres élèves, etc.
Ce genre de situation survient surtout lorsque c’est un cours qui demande un effort mental soutenu. Les maths par exemple. Une catastrophe… Je m’ennuie complètement. Je n’arrive pas à centrer mon attention sur une chose précise… si ce n’est que quelques minutes. Quand je m’ennuie en maths, je dessine sur mes feuilles de cours. Des dessins de personnages ou même des écrits. Des phrases. Je vous avoue que je fais ça sans m’en rendre compte.

Et si j’étais atteinte de TDAH ?

Vivre avec mon TDAH

Les « autres” vivent avec un policier qui fait la circulation dans leur cerveau et empêche les informations inutiles d’y entrer.
Résultat, leur cerveau, bien organisé est prêt est chercher et utiliser les informations utiles.

Moi, je suis atteint de TDAH et donc je n’ai pas cette chance.
Toute information qui cogne à la porte de mon cerveau, rentre immédiatement et prend la place des précédentes.

Vivre avec mon TDAH c’est un peu comme vivre avec des milliers de post-it collés sur moi en permanence.
Comment voulez-vous dans ces conditions que j’arrive à terminer ce que je commence ? Ou même à penser à ce que je devrais commencer ?

Ludo, 12 ans

La voiture de course

Je suis comme une voiture de course tournant sur une piste. Je vole sur les lignes droites, j’accélère dans les virages… mais je n’ai pas de frein. Je ne peux pas m’arrêter quand je veux. Je n’arrive pas à rouler moins vite. Résultat, je peux sortir de la piste, ou même m’écraser !

Comment tu veux que dans ces conditions j’arrive à prouver ce que je vaux ?

J’ai un bon moteur (je suis intelligent) et un corps bien solide, mais mes freins ne marchent pas bien. Je n’arrive pas rester tranquille ou à m’arrêter de faire quelque chose, même quand je sais que je devrais.

C’est ça mon TDAH !

Aurélien, 11 ans

L’hyperactivité mentale Christine, 14 ans

Avoir des pensées bruyantes dans un silence assourdissants c’est ça l’hyperactivité mentale.

Témoignage d’une grande soeur : cliquez ici.

 

Voici la lettre qu’Alessandro, 12 ans, aidé par sa maman, a envoyé à son professeur d’anglais 

Bonjour Madame le professeur d’anglais,

Je tiens tout d’abord à m’excuser d’être tout simplement ce que je suis. C’est à dire un pré-adolescent de presque 12 ans bientôt en 5ième année primaire ayant un bon potentiel scolaire mais souffrant du syndrome Gilles de la Tourette.

Je m’excuse aussi de mal réagir lorsque je me sens accuser à tort ou à raison de quelque chose dont je ne suis pas nécessairement le seul à faire lors de ton cours d’anglais les lundis et jeudis matins. Je regrette sincèrement que mes symptômes deviennent si apparents lorsque j’ai de la peine!

Je sais que les frustrations, peines et/ou joies que je vis tous les jours font augmenter mon stress ce qui me cause certaines difficultés au niveau neurologique et par le fait même psychologique.

Je regrette de faire preuve d’écholalie et/ou de coprolalie lors de certaines situations qui me font vivre des stress négatifs et des peines. J’essaierai dorénavant de souffrir momentanément de ces symptômes en silence et à l’insu de ton regard.

Je m’excuse sincèrement de me sentir rejeter lorsque je suis accuser d’être un enfant à troubles…c’est vrai qu’avec le potentiel que j’ai et mes 12 ans bientôt je devrais normalement être capable de mieux me contrôler mais heureusement que je prends mes médicaments…d’ailleurs je l’ai dit à mon médecin que toi et moi on ne s’entendait pas vraiment , il a donc décider d’augmenter ma dose de médicament qui va m’aider à contrer mes rages et angoisses mais qui risque aussi de diminuer toute ma créativité! Mais bon…puisque je veux continuer à pouvoir apprendre l’anglais comme le dit maman il faut bien trouver un moyen!

Je sais que je peux aller dans le bureau d’Isabelle à chacun de tes cours mais je persiste à penser que ce n’est pas la solution idéale puisque moi je n’apprendrai jamais à t’accepter et toi non plus à mon égard…mais pour t’aider à m’aimer je veux bien faire ce sacrifice si tu crois que c’est le mieux pour nous deux!

Je suis vraiment désolé de souffrir lorsque je ressens en dedans de moi que quelqu’un ne m’accepte pas comme je suis mais je veux bien faire l’effort de comprendre que nous n’avons pas tous la même ouverture d’esprit.
Je veux juste que tu saches avant de te laisser que je n’ai personnellement rien contre toi en tant qu’être humain…non…ce que j’ai c’est plus profond que cela! Je suis tout simplement un enfant qui ne se sent pas épaulé et aimé comme il aurait pourtant normalement le droit de se sentir.

Tu sais, normalement j’adore apprendre l’anglais mais cette année j’ai très peur de couler mon cours…C’est pourquoi je te demande de me pardonner d’être ce que je suis et de bien vouloir m’aider à acquérir encore plus de vocabulaire anglais, évidemment si tu le veux bien!
Tu remarqueras sûrement que cette lettre n’a pas été écrite juste par moi! Maman m’a aidé parce que pour l’instant je n’arrive plus à exprimer mes émotions de façon cohérente, j’ai trop de colère et de dégoûts de moi-même lorsque je n’arrive pas à contrôler tous les aspects secondaires et négatifs de ce que je suis! Mais sois assurée que tout ce qui est écrit sur cette lettre représente tout ce que je ressens dans mon coeur de jeune garçon de 12 ans!

Merci de bien vouloir m’accorder ta compréhension et ton attention.

Alessandro

 

Lettre écrite par Samuel, aidé de sa maman, un jeune garçon atteint de TDAH à sa maitresse d’école.

Chère Madame…. ,

Je suis très sensible. Je fais beaucoup d’efforts mais vous ne le savez pas.
Je prends mon médicament tous les jours le matin.
Ca m’aide beaucoup à me concentrer.
Vendredi dernier je l’avais oublié.

Quand je l’oublie j’entends tout, je vois tout et je ressens tout en même temps.
Tout se mélange dans ma tête.
Si vous criez je suis tout mélangé aussi dans mes sentiments.
Ca me stresse beaucoup et j’ai envie de partir mais je ne peux pas.

L’après midi l’effet de mon médicament est parti.
Si je gigote et je n’écoute pas ce n’est pas la peine de me crier dessus puisque ca ne sert a rien et c’est pire dans mes sentiments après.
J’essaye très fort de me contrôler mais je n’y arrive pas.

Parfois je ne comprends pas ce que vous dites.
Vous demandez si on a compris et je dis non mais vous n’entendez pas.
Plus tard je viens vous demander et vous criez avec moi : « Mais Samuel, tu n’as pas compris, tu n’as pas bien écouté !»
J’ai écouté mais je n’ai pas bien compris.
J’ai honte devant les autres et j’ai encore plus peur.
Alors je pleure dans mon coeur mais je ne le montre pas parce que j’ai peur d’avoir encore plus honte.

Je voudrais bien arrêter de faire tout ça et je pleure tous les soirs à cause de ça. Parce que je voudrais bien me comporter correctement.

Parfois, quand je suis très énervé l’après midi je prend de la grande respiration. 5 fois. Ca me calme.
S’il vous plait, vous devez aussi faire ça. Je peux vous montrer. Respirez avec le nez et soufflez avec la bouche lentement et profondément. Pas de l’air
des cigarettes, ça vous rend en colère et c’est pas bon pour vous.

S’il vous plait ne me faites pas peur. J’ai envie d’aller dans les bras de ma maman quand vous criez et je ne pense plus qu’à ça alors je ne peux plus travailler.

Samuel

La bulle de Tolérance Ecrit par Tarek avec l’aide de sa maman Caroline

Je suis né rempli de bulles.

Je les connais bien. Elles sont là dans mon ventre.
Elles flottent, virevoltent, se gonflent, rétrécissent…

Maman dit que tout le monde a des bulles. Elle les appelle les émotions.

Avec le temps, j’ai appris à les connaître.
I y a …

La bulle d’AMOUR. Celle-là je l’aime bien. Elle est toute ronde, toute chaude, toute douce.
Elle se gonfle quand je suis heureux, et ça me fait rire.

La bulle de COLERE. Celle-là elle est horrible. Elle gonfle tellement parfois que j’en ai mal au ventre. Elle est toute noire et toute piquante.

La bulle de la PEUR est bizarre. Elle sursaute partout dans mon ventre, et il faut en appeller une autre pour la calmer.
Des fois elle se calme avec la bulle d’amour. Quand ma maman arrive par exemple. Mais des fois, elle appelle la bulle colère parce qu’elle ne trouve pas celle de l’amour, et alors je suis tout énervé et fâché puis je me fais gronder.

Le soucis avec les bulles, c’est de pouvoir les commander. Il faut les contrôler pour qu’il n’y en ait pas une qui écrase l’autre, ou qui me fasse faire quelque chose de mal.
Maman m’a expliqué que normalement, on a tous un « Maréchal bulle ». C’est une bulle d’intervention spéciale, un super-policier. C’est elle qui est en contact avec notre tête.

Le maréchal fait obéir les bulles. « Hé toi Colère! Calmes-toi tu étouffe tout le monde!! »
Et normalement les bulles obéissent…

Le problème que j’ai moi, c’est qu’il paraît que je suis né sans maréchal. Ma tête a beau ordonner, les bulles n’obéissent pas sans bulle maréchal.

Alors maman m’a emmené chez le docteur. Il m’a posé des tas de questions, m’a ausculté, puis il m’a dit :

« Hum…je vois. Pas de maréchal chez toi. Ce qu’on va faire, c’est que je vais te donner un médicament. Ce médicament va placer dans ton ventre une « bulle de remplacement ». Malheureusement, il n’existe pas de bulle de remplacement du niveau d’un maréchal. Tu devras donc te débrouiller avec un colonel. »

Les colonels, c’est comme les maréchaux. Mais ça a beaucoup moins d’expérience! Alors mon travail à moi, c’est d’entraîner mon colonet à diriger les bulles.

Par exemple quand la bulle de colère devient tellement grosse qu’elle veut étouffer toutes les autres, c’est à moi d’aider le colonel à la calmer.

Avec le temps, on y arrive. Mais ce n’est pas facile. On se fatigue beaucoup.

Des fois, je suis tellement occupé à contrôler mes bulles, que je n’entend pas ce que demande la maîtresse. Alors je me fais gronder.
Ou bien alors, j’ai tellement bien tout contrôlé à l’école, qu’à l’heure du goûter je suis fatigué et que mes bulles en profitent pour faire n’importe quoi dans mon ventre. Et moi ça me fait courir partout et crier aussi. Et maman n’est pas contente…

Ce qui est pratique quand on n’a qu’un colonel, c’est que notre bulle d’amour, on peut la laisser gonfler très fort.
Et que du coup, on peut la partager beaucoup plus facilement.

Moi, comme j’en ai beaucoup de celles-là, j’en offre à tous ceux que je rencontre.
Maman dit qu’avec mes morceaux de bulle d’amour et un peu de patience, les gens arriveront à en former une nouvelle.

Lettre à Monsieur José Julien aidé de sa maman

Monsieur José,

Après une année passée à vos côtés, j’éprouve le besoin de vous parler de moi, de vider mon petit cœur d’enfant, de tout juste dix ans.
Aujourd’hui, vous me remettez mon bulletin scolaire, un bulletin de notes acquises au cours d’une année de travail. Oh, je le sais, vous n’êtes pas satisfait de mes résultats…

Je sais, j’ai parfois été difficile à supporter ; «ma patience a des limites !!! » disiez-vous. Comme je vous comprends ! Combien de zéro, de points d’exclamation avez-vous dû écrire sur mes copies ! Combien de notes à mes parents pour crier votre désolation ou votre impuissance face à tant d’incompétences, tant d’oublis, tant d’incompréhensions !

Mais qu’auriez-vous fait si un enfant en chaise roulante avait intégré votre classe ? Qu’auriez-vous fait si un malvoyant était venu nous rejoindre ? L’auriez-vous forcé à marcher ou à voir ?
Seulement, moi, mon problème, c’est que ma maladie est « invisible ».

Votre leitmotiv a été de ne pas faire de différences. Pourtant, Monsieur José, moi, je suis différent, et c’est un fait ! Sans le vouloir et sans responsabilité aucune !
Ca me fait penser aux gauchers qu’on obligeait à écrire de la main droite pour ne pas « faire de différence »…

Savez-vous seulement ce que j’ai enduré durant ces 10 années ? Depuis ma naissance fort prématurée, l’aide des kinés pour m’apprendre à marcher, des logopèdes, psychomotriciens, psychologues, neuropsychologues, neuropédiatres, kinésiologues et j’en passe !
De docteur en docteur, un diagnostic est enfin tombé : TDA-H. Que de souffrance derrière ces initiales ! Différent, hors norme, inaccepté… c’est ce que je suis devenu.

La tête sur une autre planète, des maladresses trop fréquentes, des oublis perpétuels, des cahiers non soignés, des colonnes mal tracées, des lettres mal formées… Que de difficultés à surmonter !!!

Sans compter celles à se faire des amis qui ne cessent de me rappeler à chaque instant que je suis « différent ».

Et pourtant, j’ai un grand cœur, j’ai plein d’imagination, un enthousiasme débordant pour les découvertes et un courage… mais quel COURAGE, Monsieur José, vous ne savez pas à quel point ! Mais l’avez-vous seulement remarqué ?

Car une journée d’école, pour moi, est au moins deux fois plus fatigante que pour un autre enfant vous savez ! Je dois me concentrer, surtout bien écouter, ne rien oublier, surveiller mon écriture, le soin, et toujours dans l’angoisse d’être rabroué, humilié, puni ou rejeté à nouveau…

Combien de fois avez-vous pensé que je le faisais exprès, simplement pour vous contrarier ?
Pensez-vous que cela m’amuse d’être différent ? Mais quel enfant de 10 ans voudrait être DIFFERENT ?

Oui, on me trouve différent, bizarre, débile pour certains. Et que pensez-vous que je ressente ? Croyez-vous que cela m’arrange d’être TDA-H ? Croyez-vous que c’était plaisant de voir les copains dire à mon frère jumeau à chaque récréation que vous m’aviez encore engueulé, que j’avais encore obtenu un zéro, que j’allais doubler ? Fallait-il vraiment qu’ils sachent ?
Croyez-vous que c’était plaisant pour mon frère ? Combien de fois s’est-il révolté en secret ??

Mes parents ont tout mis en place pour que cela aille mieux, ont sacrifié tout leur temps de loisirs pour tenter de me faire dépasser mes difficultés. Cette année, face à tant d’obstacles, le neuropédiatre a voulu me donner un médicament très efficace selon lui, la Rilatine ! Il a dit que c’était surtout pour faire face à mon instituteur « dont la patience a des limites » et me permettre de sauver mon année… Je l’ai entendu dire qu’avec un instituteur plus compréhensif, il n’y aurait pas besoin…

Oh, je comprends vos efforts quotidiens pour me supporter… malgré tout, je sais que vous avez dû en faire beaucoup, tout comme mes parents d’ailleurs, mais je vous demande aussi de comprendre ma tristesse et la détresse que j’ai éprouvée durant une longue année à me sentir tellement incompris ! Oui, je me suis senti incompris lorsque vous avez lancé mon classeur à travers la classe, lorsque vous avez vidé le contenu de mon banc en désordre dans un sac poubelle, lorsque vous avez cassé mon tout nouveau classeur en le tapant violemment sur mon banc, ou encore lorsque vous m’avez renvoyé en deuxième année primaire pour avoir oublié un devoir à l’école. Imaginez-vous seulement l’humiliation que j’ai ressentie dans mon petit cœur d’enfant ?

Vous savez Monsieur José, après cet épisode, je ne voulais plus revenir en classe. Oui, je vous l’avoue, je voulais tout abandonner ! Et c’est avec l’aide d’une psychologue et de mes parents que je suis parvenu à revenir m’asseoir à ma place, comme si de rien n’était. Car vous n’avez rien vu n’est-ce pas Monsieur José ? Et quand la psychologue m’a demandé comment je faisais pour survivre à tout cela, elle a été surprise que je réponde spontanément : « Je fais comme si Monsieur n’était pas là ! ». Alors oui, parfois, et même souvent, je n’ai rien compris aux leçons car je me réfugiais dans mon monde pour retrouver un peu de sécurité et pour tout oublier. C’est maman, le soir, qui faisait votre travail Monsieur José !

Je sais que vous faites un dur métier et que je n’étais pas le seul en classe à mettre votre patience à bout. Mais moi, avec mes difficultés de concentration, j’ai dû redoubler d’effort pour écouter, malgré tant de confusion en classe ! J’avais besoin de calme vous comprenez ? Et j’aurais tellement aimé recevoir plus d’encouragements face à mes difficultés. J’aurais tellement aimé que vous veniez jeter un œil sur ma copie en cours de contrôle pour voir si j’étais parvenu à tracer mes lignes pour bien disposer mes calculs, si j’avais bien compris la consigne plutôt que faire deux pages de conjugaison au futur plutôt qu’à l’imparfait… Ca vous aurait si peu coûté pourtant !
En contrepartie, vous parveniez à m’enlever les quelques points qui me restaient pour des « a » ou des « o » non conformes à VOS exigences, pour une date oubliée ou un numéro de page mal indiqué, aboutissant à de mauvais résultats en conjugaison alors que c’était en écriture ou dans le respect des consignes que se situait le problème…

Vous comprenez, monsieur José, par moment, je n’ai même plus essayé, car je savais qu’il m’était IMPOSSIBLE de satisfaire autant d’exigences à la fois ! Et les zéros en copie, et bien, je m’y suis tout simplement habitué ! Et puis, je ne comprenais plus où étaient mes difficultés dans autant de confusion ! Qu’est-ce que j’étais découragé !!!

Et je ne vous ai pas encore parlé des devoirs à la maison ! Après une journée si pénible en classe, souvent avec des récréations écourtées pour terminer d’interminables colonnes de calculs, tous ces cours de chorale ratés et même ces dîners non mangés par manque de temps, tout recommençait de plus belle à la maison !!!

Vous ai-je dit que j’ai dû abandonner la musique et le dessin cette année ? Je n’avais plus le temps d’y aller. Pas facile de caser mes activités favorites avec 6 devoirs ou leçons par jour, sans compter les listes interminables de révisions données pour les week-ends et les vacances… Mais j’ai été fort Monsieur José ! Jamais je n’ai relâché la pression de toute l’année !!! Au fond de mon cœur, j’espérais qu’un jour vous seriez fier de moi… J’avais tellement besoin de retrouver un peu de confiance en moi dans les activités que j’aime et pour lesquelles j’ai un peu de talent ! La psychologue a parlé de « surmenage », de « harcèlement moral ». Vous comprenez ces mots, vous, Monsieur José ? Est-ce que ça veut dire qu’on se sent très mal dans son cœur, qu’on se sent complètement dépassé ? Alors, oui, je crois qu’elle avait raison !

Il parait que la loi dit de donner maximum 30 minutes de devoirs à des enfants de mon âge. Mais moi, je travaillais chaque jour de 16H30 à 20H, parfois 22H aussi ! Et j’ai fait TOUS les devoirs que vous avez indiqués, TOUS ! Les uns après les autres ! Un jour, il y avait 10 matières à revoir alors maman a rigolé nerveusement en disant que vous aviez battu votre record. J’ai ri aussi, mais pour ne pas pleurer Monsieur José ! Et le lendemain, à l’école, vous n’étiez pourtant pas content car je n’avais pas corrigé quelques fautes dans les cahiers… Mais j’avais aussi besoin de dormir, vous comprenez ?

Bien sûr, vous vous dites que ce n’est pas votre faute, que c’est moi qui ai un problème. Oui, bien sûr j’ai un problème ! Mais les copains, même ceux qu’on appelle les « bons élèves » ont eu beaucoup de mal aussi avec tant de devoirs ! Combien de parents ont détesté cette année, on parlé « d’enfer » devant la grille de l’école et combien d’enfants de la classe attendaient avec impatience la quatrième année pour enfin avoir l’occasion de vivre et respirer ? Et pourquoi cette troisième année si difficile alors que la quatrième année est paisible ? Ne parle-t-on pas de continuité dans les écoles ? Et comment expliquez-vous que dans la classe d’à côté, les enfants sont heureux, pas surmenés, avec les mêmes matières et les mêmes contrôles ?
Je pensais qu’à l’école on prônait l’égalité des chances, la différenciation, l’intégration des handicaps parce que, vous savez, ma maladie, c’est un handicap que je vis au quotidien !

Voilà, Monsieur José, en cette fin d’année, j’avais besoin de vous dire ce que j’ai sur le cœur, un peu pour moi, mais surtout pour tous les autres enfants qui passeront un jour dans votre classe. S’il vous plait, ne leur faites plus jamais subir autant de violence ! Permettez-leur d’apprendre avec plaisir. Permettez à chacun d’être DIFFERENT !

Eric

J’avais à peine un jour, quand l’aide puéricultrice a dit à ma maman que j’étais un enfant très très actif.
Maman se réjouissait et pensait qu’il valait mieux avoir un enfant vif que trop docile.
Elle le pense toujours.

Mais voilà, avec le temps et en grandissant, je suis devenu un vrai petit dur, récalcitrant à toute forme d’autorité et ne supportant pas les règles.
Papa accusait maman et disait que c’était faute à son éducation trop laxiste et permissive.
Je suis intelligent et sensible, mais voilà, j’ai du mal à me contrôler et je suis toujours dans l’opposition.
Avec moi, il faut toujours composer à l’instant T, et trouver des compromis.
Ce n’est pas toujours drôle, car je suis toujours celui qui se fait fâcher, à l’école comme à la maison.

Moi j’aimerais être sage mais, je n’y arrive pas.
Le pédopsychiatre qui me suit depuis 2 ans dit que je veux toujours combattre avec le lion.
Le lion, c’est le roi des animaux, et moi je ne veux jamais perdre.
C’est vrai qu’avec moi, c’est un combat de tous les jours.

Maman, elle aimerait bien savoir comment se comporter avec moi, car elle perd souvent patience. Elle m’adore, mais ne sait comment mettre en place des activités, des jeux pour me calmer.
Elle joue au ballon, a des jeux de société, aux cartes …
Le dessin, le graphisme, j’aime pas trop. C’est toujours maman qui finit par me dessiner les baleines et les requins.
POUR MOI C EST TROP DUR, et je m’agace.
C’est pas facile d’avoir 6 ans et d’être un enfant hyperactif !

Le TDAH vu par Marine

Le cerveau c’est comme une commode : pleins de tiroirs dans lesquels sont rangées les informations qu’on
apprend . Chaque tiroir a une étiquette pour que l’on sache qu’est ce qu’il y a à l’intérieur et qu’on puisse le
ressortir quand on en a besoin . Hé ben chez moi y a eu un grand coup de vent et toutes les étiquettes sont
mélangées, les informations je les ai , je sais juste plus trop où les retrouver !

Depuis quand quelque chose lui échappe, elle réfléchit en se tapant le front et dit en souriant : ” Attends j’ai
l’étiquette, laisses moi juste la remettre au bon tiroir!”

C’est grâce à moi ! Laura, 16 ans

Le concerta ne change pas mes capacités intellectuelles, par contre cela me permet de mieux restituer mon savoir, et de ce fait améliorer mes résultats scolaires.
Moins de fautes d’inattention, une capacité à aller jusqu’au bout de mon travail, a rester attentive à mon travail et aux cours, une meilleur capacité de travail pour les travaux à faire seule.
Par contre cela ne me donne pas ta motivation, mais me permet de lui donner un impact plus fort.
Si j’obtiens de meilleurs résultats ce n’est pas grâce au médicament mais grâce à moi, ma volonté et mon travail !

Dans notre tête… Michel, 11 ans

Dans la tête de quelqu’un qui n’est pas comme nous, il y a comme des autoroutes, et les voitures circulent dessus, elles peuvent circuler à grande vitesse, il n’y a pas souvent d’accident.
Dans notre tête à nous, il y a des autoroutes aussi, mais il y a des ponts-levis, qui ne se ferment pas à temps, donc quand une voiture fonce à pleine vitesse sur un pont-levis, ben « boum » accident, et c’est la que dans notre tête, il y a trop, et ça ne va plus.
C’est pour ça que nous, on prend ce médicament, pour aider les ponts à redescendre à temps, pour que les voitures puissent continuer à circuler, sans faire d’accident