Estime de soi

L’image que votre enfant a de lui-même définit son estime personnelle.
Elle dépend de la différence entre qui il est, ou pense être, et qui il voudrait être.
S’il est fréquemment critiqué, dévalorisé ou rabaissé et subit des échecs dans ses différents milieux de vie (famille, école, amis…), son estime personnelle risque fort de s’effriter.
Au contraire, s’il se sent aimé, valorisé et reconnu, il aura de grandes chances de s’apprécier tel qu’il est.

Une des conséquences les plus dévastatrices du TDAH est la détérioration de l’estime de soi. Comment faire pour aider votre enfant à la préserver ou à la reconstruire ?

Le développement d’un lien d’attachement et de sécurité au sein de la famille est à la base de l’apparition et de la croissance d’une bonne estime de soi. Créez un environnement sécurisé et positif au sein duquel votre enfant pourra évoluer en toute quiétude.
Offrez-lui un cadre de vie stable, dans le temps et dans l’espace.
Mettez en place des routines qui respectent son rythme.
Réduisez les facteurs de stress en préparant votre enfant aux changements, en minimisant leur nombre et en cherchant avec lui des techniques d’apaisement.
Soyez un adulte en qui il peut avoir confiance. Tenez parole. Si vous lui avez promis de faire quelque chose, faites-le.

Une écoute empathique sans jugement lui permettra de se sentir aimé et accueilli pour qui il est, avec ses qualités et ses défauts, ses talents et ses limites.
Donnez-lui le droit d’exprimer ses émotions et aidez-le à les verbaliser. « Tu as le droit d’être triste. », « Je vois que tu ressens une grande joie ! », « Je comprends que tu sois fâché. »
Aidez-le à mettre des mots sur son vécu et sur ses ressentis. Il existe de nombreux livres sur le sujet qui vous y aideront.

Soutenez et encadrez votre enfant en ayant des attentes claires par rapport à ses comportements.
Établissez des règles de conduite simples et sécurisantes.
Identifiez ses besoins et tenez-en compte. N’ayez pas d’exigences démesurées par rapport à ses capacités et à son niveau de développement. Cela lui ferait vivre de nombreux échecs et le stresserait inutilement. Prenez conscience de ses difficultés et ne lui reprochez pas ce qui relève de son trouble et qu’il ne parvient pas à contrôler.

Votre enfant a besoin de votre présence affectueuse à ses côtés. Il aime que vous lui accordiez du temps et de l’attention.
Associez-le aux activités et aux décisions familiales.
Confiez-lui des missions qui l’aideront à se sentir utile (mettre la table, promener le chien, écrire la liste des courses, chercher les articles dans les rayons au supermarché, vous aider à préparer le repas…).
Partagez des moments privilégiés qui renforceront vos liens (jeux, discussions, bricolages, activités sportives, promenades, cinéma, cuisine, etc.).
Il saisira combien il est important pour vous et votre famille.

Mettez en avant et soulignez les dons et les compétences de votre enfant. Dressez avec lui la liste de ses nombreuses qualités.
Encouragez-le à utiliser ses forces pour surmonter ses limites.
Apprenez-lui à être indulgent envers lui-même et fier de ce qu’il accomplit.
Aidez-le à prendre conscience que vous l’aimerez toujours en dépit de son trouble, de ses attitudes et de ses comportements.
Regardez-le avec tendresse et bienveillance. Aimez-le inconditionnellement !

Abstenez-vous de le comparer à d’autres enfants. À la place, mesurez ensemble ses progrès en détaillant tout ce qu’il réalise maintenant, alors qu’il en était encore incapable il y a quelques mois ou quelques années. « Tu te souviens quand tu as réussi à faire tes lacets tout seul pour la première fois ? »

Encouragez-le à faire des choix et à développer son autonomie.
Confiez-lui des responsabilités adaptées à son niveau. Soutenez et valorisez ses initiatives quand il essaie de surmonter des obstacles par lui-même ou quand il fait des efforts pour s’améliorer. Incitez-le à encourager et à aider les autres. La bienveillance renforce l’estime de soi.

Multipliez les occasions de réussite. Si son parcours scolaire est difficile ou chaotique, il est d’autant plus important pour lui d’être valorisé au quotidien à travers d’autres sources de compétences, comme le sport, les loisirs sociaux ou artistiques…
À la maison, encouragez sa créativité en le faisant participer à des activités dans lesquelles il pourra observer un résultat concret, telles que la cuisine, le jardinage, les activités créatives…
Affichez ses talents bien en vue. Montrez-lui à quel point vous êtes fier de ses œuvres (dessins, bricolages, photos de spectacles ou de loisirs…).

Apprenez à votre enfant que l’apprentissage passe par des essais, des faux-pas et des ajustements. Accordez-lui le droit de faire des erreurs et dédramatisez-les.
Incitez-le à se corriger, à continuer, à recommencer, à persévérer. Chaque petit pas compte, et toute grande réalisation est la somme de ceux-ci.

Vivre avec un TDAH est difficile. Votre enfant fait de son mieux. Il essaie chaque jour de s’améliorer, même si vous ne vous en rendez pas toujours compte.
Encouragez-le, que ce soit pour l’exécution d’une tâche, pour les efforts déployés lors d’une activité ou pour un bon comportement. Il le mérite !
Multipliez les encouragements verbaux et non verbaux, félicitez-le et fêtez tant ses petites victoires que ses succès d’importance. Utilisez un langage positif et valorisant. À vous les « Tu as fait de ton mieux, c’est tout ce qui importe ! », « Regarde tout le chemin que tu as déjà parcouru ! », « Je vois que ton travail avance bien. », « Merci, tu m’as vraiment aidé. »…
Valorisez les efforts et le travail que votre enfant fournit, quel qu’en soit le résultat. « Bravo pour ton application et ta persévérance ! »

Travaillez sur votre propre estime personnelle. Rien de tel que l’exemplarité.

Source : « TDA/H, aider mon enfant à déployer son plein potentiel », Pascale De Coster, éditions Mardaga