Principes directeurs
Les dix principes directeurs dans l’éducation des enfants atteints du TDAH
Les dix principes directeurs dans l’éducation des enfants atteints du TDAH
En provenance du Chap. 9 – Ten Guiding Principles for Raising a Child with ADHD et du livre “Taking Charge of ADHD – The Complete Authoritative Guide for Parents”, Russell A. Barkley, édition Guilford Press, 1995.
Introduction
Le TDAH est un déficit du contrôle de soi, i.e. ce que certain(e)s professionnel(le)s appellent les fonctions exécutives, lesquelles sont essentielles à la planification, à l’organisation, et à la réalisation d’activités humaines complexes et qui peuvent nécessiter beaucoup de temps. Ceci veut dire qu’en ce qui concerne les enfants atteints du TDAH, les fonctions exécutives cérébrales qui sont responsables de l’organisation et du contrôle comportemental, qui doivent aider l’enfant à planifier le futur et à se conformer aux plans arrêtés sont peu performantes. Dans les faits, l’enfant atteint du TDAH ne manque ni d’habiletés ni de connaissances; aussi, lui montrer quoi faire pour corriger son problème ne lui sera pas d’une grande utilité. Vous trouverez plus efficace de donner des directives claires, de réaménager le travail pour le rendre plus intéressant et plus motivant, de diriger à nouveau le comportement de l’enfant vers des buts à atteindre plutôt que vers des gratifications immédiates, tout en lui fournissant des récompenses immédiates pour le travail accompli ou la conformité aux règles.
Ceci peut paraître simple – en théorie. En pratique, cela n’est pas aussi facile à mettre en pratique. Mon expérience [Dr Barkley] de plus d’une vingtaine d’années m’a appris que les parents pouvaient bénéficier grandement de l’application de 10 principes généraux élaborésà partir de ma compréhension du TDAH. Comme pierres de touche de la gestion quotidienne du comportement des enfants atteints du TDAH, ces principes aideront les parents à concevoir des programmes de gestion du comportement des enfants atteints du TDAH applicables à la maison et à l’école.
Rappelez-vous que l’éducation et l’encadrement d’un enfant atteint du TDAH implique trois choses :
· Faites une pause avant de réagir au mauvais comportement de l’enfant;
· Utilisez ce délai pour vous rappeler ces principes;
· Choisissez une réponse qui tient compte de ces principes.
Pour ce faire, il est suggéré de coller, par exemple, sur le réfrigérateur, sur le miroir de la salle de bain ainsi qu’à votre lieu de travail, la liste des 10 principes que vous trouverez à la fin de ce texte. En jetant un coup d’œil à ces 10 principes, le matin, en vous levant, et en ayant aussi la possibilité de les voir tout au long de la journée vous aidera à vous rappeler de ce que vous cherchez à mettre en application.
1. Donnez rapidement à votre enfant davantage de feed-back et appliquez plus de conséquences immédiates
Comme Virginia Douglas, Ph.D., une psychologue canadienne bien connue et experte du TDAH, et bien d’autres l’ont déjà fait remarquer, les enfants atteints du TDAH semblent ne vivre que dans le présent beaucoup plus que les autres enfants. En conséquence, ou bien vous faites partie de ce moment présent, ou bien vous aurez bien peu d’influence sur votre enfant atteint du TDAH.
Tel qu’expliqué précédemment [dans le livre], les enfants atteints du TDAH sentent le besoin de trouver autre chose à faire quand ils font face à une tâche qu’ils trouvent peu excitante, ennuyante, ou peu profitable,. Si vous voulez qu’ils demeurent centrés sur la tâche, vous devez donc prendre les mesures pour aussi bien donner du feed-back positif et des conséquences qui vont avoir pour effet de rendre la tâche plus gratifiante, et aussi pour donner des conséquences négatives mineures s’ils se détournent de sa tâche. Aussi, lorsque vous voulez modifier des comportements négatifs, vous devez offrir rapidement des récompenses et du feed-back positif lorsque l’enfant se comporte bien et, de la même façon, des conséquences négatives lors de comportements inappropriés.
Du feed-back (rétroaction) positif peut être donné sous forme de félicitations et de compliments en autant que vous exprimez précisément et spécifiquement ce que l’enfant a fait de positif. Cela peut aussi se faire sous forme de manifestations physiques d’affection. Dans certaines situations, la reconnaissance impliquera des récompenses telles que des privilèges supplémentaires, ou des systèmes par lesquels l’enfant gagnera des points lui permettant d’obtenir des privilèges et ce, parce que vos félicitations et vos compliments ne suffiront pas à eux seuls à motiver l’enfant à demeurer centré sur sa tâche. Au-delà du type de feed-back que vous donnez, c’est l’immédiateté du feed-back que vous donnez qui assure sa plus grande efficacité.
Par exemple, si un enfant atteint du TDAH a normalement des problèmes à bien jouer avec un enfant plus jeune que lui, le meilleur renforcement visant à favoriser le jeu coopératif découlera de votre observation attentive de tout ce qui peut ressembler à de la coopération, à du partage, et à des manifestations de gentillesse de la part de l’enfant atteint du TDAH. Il vous faut alors immédiatement reconnaître le comportement souhaité. De la même façon, l’enfant doit recevoir immédiatement du feed-back négatif modéré et les conséquences appropriées après avoir rudoyé le jeune enfant. Vous dites alors à l’enfant exactement ce qu’il a fait de mal (plutôt que de crier après lui), et pourquoi cela n’est pas acceptable; puis, enlevez à l’enfant un privilège auquel il avait accès pour cette journée-là ou des jetons déjà gagnés.
2. Donnez plus fréquemment de feed-back à votre enfant
Les enfants atteints du TDAH ont besoin de feed-back et de conséquences qui sont non seulement rapides mais également fréquents. Des conséquences ou du feed-back immédiats peuvent être utiles même s’ils sont donnés occasionnellement, mais ils seront d’autant plus efficaces qu’ils seront donnés fréquemment.
Évidemment, donner beaucoup de feed-back risque d’agacer et d’irriter votre enfant et exige beaucoup de vous, mais il est important que vous le fassiez dans la mesure où votre temps, votre horaire et votre énergie le permettent, surtout lorsque vous voulez modifier un comportement inacceptable important. Ainsi, plutôt que d’attendre pour féliciter l’enfant, qui a de la difficulté à terminer ses travaux, qu’il ait complètement terminé son travail, ou encore plutôt que de le punir pour ne pas avoir encore terminé plusieurs heures plus tard alors qu’un tel travail n’aurait pas dû prendre plus de 20 minutes, informez plutôt l’enfant qu’il peut gagner des points pour chaque problème de mathématiques complété, et que les points s’additionneront de telle sorte qu’il pourra éventuellement s’offrir un des privilèges recherchés. Une limite raisonnable de temps, par exemple 20 minutes, est également établie pour l’ensemble de l’activité et, quand le temps est expiré, l’enfant perd des points pour chaque problème non terminé. Pendant le travail de l’enfant, vous le féliciterez fréquemment pour demeurer centré sur la tâche, et vous l’encouragerez à poursuivre ses efforts pendant qu’il accumule les points.
Souvent, les parents sont pris avec leurs responsabilités domestiques et oublient de vérifier fréquemment ce qui se passe avec l’enfant. Une façon de vous rappeler de le faire est de placer des petits ” Monsieur Sourire ” un peu partout dans la maison, par exemple, le miroir de la salle de bain, l’horloge de la cuisine, etc. Lorsque vous apercevez l’un de ces ” Monsieur Sourire “, informez votre enfant de ce que vous aimez dans ce qu’il est en train de faire, même si, par exemple, il est tout simplement en train d’écouter tranquillement la télé. Vous pouvez aussi utiliser une minuterie ou tout autre moyen pour vous rappeler de donner fréquemment et régulièrement du feed-back.
3. Utilisez des conséquences plus grandes et plus puissantes
Afin de l’encourager à accomplir sa tâche, à respecter les consignes ou à bien se comporter, votre enfant TDAH a besoin de conséquences plus significatives, plus puissantes que les autres enfants. Ces conséquences peuvent comprendre des manifestations physiques d’affection, des privilèges, des petites gâteries, des jetons ou des points, des récompenses matérielles telles que des petits jouets ou des articles de collection et même, occasionnellement, de l’argent.
Ceci peut sembler à première vue aller à l’encontre de la règle de base voulant que les enfants ne devraient pas recevoir trop souvent de récompenses matérielles parce que de telles récompenses peuvent remplacer les récompenses intrinsèques telles que le plaisir de lire, de faire plaisir à ses parents et amis, la fierté de maîtriser une nouvelle tâche ou activité, ou encore l’appréciation de ses pairs pour avoir réussi à bien jouer un nouveau jeu. Mais ces formes de renforcement, de récompense sont beaucoup moins susceptibles d’amener les enfants TDAH à bien se comporter. De plus, elles ne motivent pas de façon directe les enfants TDAH à se mettre à l’ouvrage, à résister à leur impulsivité de faire des choses inappropriées, et à persister dans leurs tâches. La nature du handicap de votre enfant requiert que vous utilisiez des conséquences plus importantes, plus significatives et, quelquefois davantage de récompenses matérielles pour aider votre enfant à développer et à maintenir les comportements positifs souhaités.
4. Utilisez le renforcement positif avant la punition
La plupart du temps, les parents recourent à la punition lorsque leur enfant se comporte mal ou désobéit. Cette approche peut être tout à fait adéquate pour l’enfant qui n’est pas atteint d’un TDAH et qui ne se comporte mal qu’occasionnellement, et qui, en conséquence, n’a pas à être puni très souvent. Cependant, une telle approche n’est pas indiquée du tout dans le cas d’un enfant atteint d’un TDAH qui, selon toute vraisemblance, se comportera mal beaucoup plus souvent et qui se verra appliquer beaucoup plus de conséquences négatives qu’un autre enfant. La punition, utilisée seule ou en l’absence de récompenses régulières et d’un feed-back positif, n’est pas très efficace lorsqu’il s’agit de modifier le comportement. La méthode punitive entraîne généralement du ressentiment et de l’hostilité chez l’enfant et, éventuellement, de l’évitement de sa part à votre égard. Quelquefois, cela peut même mener à du contre-contrôle de la part de l’enfant qui cherchera des façons de se venger, qui voudra exercer des représailles ou vous remettre la monnaie de votre pièce.
Il est essentiel que vous évitiez cette dérive vers l’utilisation, en premier lieu, de la punition. Tâchez de vous rappeler fréquemment d’utiliser les mesures positives avant celles qui sont négatives. Cela pourra vous aider à vous rappeler que votre enfant reçoit plus que sa part de réprimandes, de punitions et de rejet de ceux qui ne comprennent pas son handicap. De façon générale, les récompenses et les mesures incitatives sont ce qu’il y a de mieux pour aider votre enfant à apprendre ce que vous attendez de lui.
La règle qui veut que l’on recoure aux encouragements avant les punitions et les réprimandes est simple. Si vous voulez changer un comportement inacceptable, décidez d’abord du comportement par lequel vous voulez le remplacer. Ceci va instinctivement vous amener à porter attention au comportement recherché. Lorsqu’il se produira, vous pourrez alors le souligner et le récompenser.
C’est seulement après que vous aurez récompensé de façon continue pendant au moins une semaine ce nouveau comportement que vous pourrez commencer à punir le comportement opposé indésirable. Et, même là, tenter de n’utiliser des punitions que de faible sévérité telles que la perte de privilèges ou la privation d’activités spéciales, ou encore un court temps-mort. Gardez un ratio de récompenses favorable, par exemple, seulement une punition pour toutes les deux ou trois occasions de félicitations et de récompenses. Soyez conséquent dans votre conduite, mais ne punissez que pour ce comportement négatif particulier. C’est pourquoi vous ne devez pas punir votre enfant pour tout ce qu’il peut faire de mal.
Prenons l’exemple de l’enfant qui, à l’occasion des repas, interrompt fréquemment les autres, s’impose et ne peut s’empêcher de faire commentaires par dessus commentaires à table. Vous parleriez alors avec l’enfant juste avant le prochain repas de famille de ce que vous aimeriez le plus voir l’enfant faire à table, i.e. ne pas tant parler, attendre que les autres aient terminé de parler avant de parler à son tour, et ne pas parler avant d’avoir fini de mâcher. Vous expliquez à l’enfant qu’il pourra alors gagner des points en suivant ces règles. Tout au long du repas, vous noterez les points sur une petite carte en vous assurant que l’enfant voit ce que vous faites, et en lui donnant en même temps des signaux non-verbaux comme un clin d’œil pour lui laisser savoir que vous appréciez les efforts qu’il fait. Pendant à peu près une semaine, vous ignorerez les manquements puis, avant le repas suivant, vous dites à l’enfant qu’à partir de maintenant, un manquement à la règle entraînera la perte d’un point. Rappelez-vous que le ratio punitions/récompenses ne doit pas être plus qu’une punition pour toutes les deux ou trois récompenses.
5. Soyez conséquent et constant
À chaque fois qu’il vous est nécessaire de gérer le comportement de votre enfant, vous devez utiliser les mêmes stratégies.
Être constant implique quatre choses :
· Être constant dans le temps;
· Ne pas abandonner trop tôt quand vous commencez un programme de modification du comportement;
· Continuer à réagir de la même façon, maintenir le cap, même dans un contexte différent;
· Faire équipe avec votre conjoint.
Être imprévisible ou capricieux dans l’application des règles convenues est gage d’échec. Et, vous décourager parce que votre nouvelle méthode de gestion du comportement de votre enfant ne donne pas immédiatement de résultats dramatiques n’est pas mieux.
Avant de conclure qu’un programme de modification du comportement ne fonctionne pas, essayez-le pendant au moins deux (2) semaines. Ne tombez pas non plus dans le piège de changer votre façon de réagir au comportement de votre enfant selon que vous êtes en public ou à la maison.
Enfin, malgré les inévitables différences dans les styles parentaux, essayez, autant que possible, de faire front commun avec votre conjoint(e).
6. Cessez de chialer et agissez
Sam Goldstein, Ph. D., psychologue et expert clinique du TDAH, l’exprime très bien lorsqu’il conseille aux parents de cesser de discuter avec leurs enfants et d’appliquer plutôt les conséquences : cessez de chialer et agissez. Tel que précédemment mentionné, votre enfant est intelligent, ne manque pas d’habiletés, et est capable de raisonnement. C’est pourquoi que de simplement discuter avec votre enfant ne changera rien au problème neurologique sous-jacent qui entraîne le manque d’inhibition.
Votre enfant est bien davantage sensible aux conséquences prévues et au feed-back donné, et beaucoup moins sensible au raisonnement et à la discussion logique, qu’un enfant qui n’est pas atteint du TDAH.
C’est pourquoi, en agissant aussi rapidement et fréquemment que nécessaire, verrez-vous une amélioration dans le comportement de votre enfant. Discuter et parler avec votre enfant au lieu d’agir ne fait qu’entraîner la dégradation de son comportement plutôt que la conformité souhaitée.
7. Planifiez les situations problématiques
Vous êtes certainement familier avec ce scénario : vous êtes dans un magasin et votre enfant atteint du TDAH commence à déchirer les emballages, à jeter les choses par terre, et crée tout un ravage malgré vos instructions et vos menaces. Vous êtes alors de plus en plus énervé et frustré, incapable de penser rapidement et clairement, de sorte qu’une solution raisonnable vous échappe. Votre consternation s’accroît avec les regards dédaigneux des vendeurs et des clients, et vous tentez de sortir furtivement du magasin, en tirant votre enfant en pleurs.
S’il est impressionnant de constater la capacité des parents, lorsqu’on leur demande, de préciser les situations où les choses seront difficiles avec leur enfant, il est encore plus surprenant de constater combien peu d’entre eux utilisent cette capacité à bon escient. Pourquoi alors ne pas l’utiliser afin de prévoir des solutions à ces situations.
Vous pouvez vous éviter tant d’angoisse en apprenant à anticiper ces situations problématiques, en prévoyant comment mieux les résoudre avant de vous retrouver dans ces situations, en discutant des solutions avec votre enfant, et en vous conformant à votre plan si un problème se présente.
Beaucoup doutent que de simplement partager le plan prévu avec notre enfant, avant qu’une éventuelle situation problématique ne se présente, puisse grandement réduire la probabilité du problème appréhendé et, pourtant, cela fonctionne.
Suivez ces cinq étapes très simples avant de faire face à une situation problématique :
1 .Tout juste avant d’entrer dans un endroit susceptible de provoquer une situation problématique, tels que magasin, restaurant, église ou la résidence d’un ami, arrêtez-vous.
2. Revoyez avec votre enfant deux ou trois des règles qu’il a de la difficulté à suivre dans la situation où vous vous retrouvez. Par exemple, pour le magasin, la règle peut être : ” Tu demeures près de moi, tu ne me demandes rien, et tu fais comme je te dis “; aucune longue explication, simplement un bref rappel des règles. Puis, tout simplement, demander à l’enfant de vous répéter ces quelques règles.
3. Prévoyez la récompense, le moyen d’incitation; par exemple, arrêter pour une crème glacée, en retournant à la maison, parce que votre enfant a respecté les règles prévues.
4. Expliquez la punition qui sera utilisée, telle que retrait de points ou de privilèges.
5. Suivez le plan prévu dès le début de la situation en cause et rappelez-vous de donner à votre enfant du feed-back rapidement et fréquemment pendant que vous êtes là. Et, s’il le faut, appliquez rapidement les conséquences prévues pour tout manquement aux règles.
8. Gardez toujours à l’esprit les difficultés de maturation ou les inaptitudes de l’enfant
Parfois, quand ils sont confrontés à un enfant difficile atteint d’un TDAH, les parents peuvent perdre toute perspective du problème de base. Ils peuvent alors se mettre en colère, devenir enragés, à tout le moins frustrés et embarrassés quand leurs premiers efforts dans la gestion du comportement de leur enfant ne donnent pas les résultats attendus. Ils peuvent même se rabaisser au niveau de l’enfant et commencer à argumenter avec lui comme un autre enfant le ferait. Vous devez vous rappeler en tout temps que vous êtes l’adulte; vous êtes l’éducateur et l’entraîneur de cet enfant avec les inaptitudes qui sont les siennes. Si quelqu’un de vous deux doit garder son calme, c’est très clairement vous.
Pour ce faire, tâchez de maintenir une certaine distance psychologique par rapport aux problèmes que vit votre enfant. Imaginez-vous être un étranger afin de pouvoir percevoir la situation telle qu’elle est réellement, i.e. l’effort que fait un parent face à un enfant difficile dans son comportement. Si vous pouvez faire cela, il est probable que vous réagirez de façon plus raisonnable, plus équitable et plus rationnelle que si vous laissez les problèmes rencontrés par votre enfant vous mettre à l’envers.
Comme cela est pénible, vous aurez besoin de vous rappeler quotidiennement le handicap de votre enfant, peut-être même plusieurs fois par jour et ce, plus particulièrement quand vous vous attaquez à un comportement dérangeant.
9. Ne personnalisez pas les problèmes de l’enfant
N’évaluez pas votre sentiment de valeur et de dignité personnelles en fonction du fait que vous ” gagnez ” ou non une discussion avec votre enfant; il ne s’agit pas ici de tenir le compte des victoires et des défaites.
En autant que possible, gardez votre calme et faites preuve d’humour face au problème et, surtout, tâchez d’appliquer les principes énoncés ci-dessus dans vos réactions avec votre enfant.
Quelquefois, cela peut même vouloir dire de vous retirer physiquement de la situation momentanément, par exemple, en quittant la pièce pour vous ressaisir et afin de reprendre le contrôle de vos émotions.
Ne concluez pas que vous êtes un parent incompétent parce que la situation tourne mal ou ne tourne pas comme vous l’aviez souhaité.
10. Pardonnez
Il s’agit ici du principe le plus important, mais aussi de celui avec lequel il est le plus difficile d’être quotidiennement en harmonie.
Pardonner demande trois choses.
Premièrement, chaque soir, après que votre enfant soit au lit ou avant que vous ne vous retiriez pour la nuit, prenez le temps de revoir le déroulement de la journée et de pardonner à votre enfant pour les manquements de la journée. Débarrassez-vous de votre colère, de votre ressentiment, de votre déception, ou de toute autre émotion négative résultant du mauvais comportement ou des manquements de votre enfant au cours de la journée. Votre enfant ne peut pas toujours contrôler ce qu’il fait et a droit au pardon. Mais ne vous y trompez pas; cela ne veut pas dire que votre enfant n’est pas imputable de ses actions. Cela veut dire que vous devez vous débarrasser de votre amertume.
Deuxièmement, vous devez aussi pardonner aux personnes qui, aujourd’hui, ont pu mal interpréter ou mal comprendre le comportement de votre enfant, et ont agi ou réagi d’une manière qui vous a blessé ou votre enfant, ou qui ont tout simplement conclu trop rapidement que votre enfant était, comme ils le croyaient, paresseux ou qu’il manquait de motivation. Comme vous connaissez bien ce qu’est le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TDAH), ne jouez pas le jeu des autres. Agissez plutôt pour apporter toutes les mesures correctives requises, et continuez à prendre fait et cause pour votre enfant. Mais, prenez bien soin de ne pas être guidé par votre souffrance, votre colère et le ressentiment que les différents événements ont pu entraîner.
Finalement, vous devez vous entraîner à vous pardonner vos propres erreurs dans la gestion quotidienne du TDAH. Les enfants atteints d’un TDAH réussissent, contre leur gré, à faire sortir ce qu’il y a de pire chez leurs parents, de sorte que ceux-ci se sentent terriblement coupables de leurs erreurs. Sans croire qu’ils pourront indéfiniment répéter ces erreurs sans en subir de conséquences, il ne faut pas donner prise à ces sentiments de culpabilité, de honte, d’humiliation, de ressentiment ou de colère qui accompagnent cette forme d’auto-évaluation. Vous devez plutôt les remplacer par une évaluation réaliste de votre performance comme parent pour la journée, en identifiant les pistes d’amélioration et en vous engageant à mieux faire demain.
Vous trouverez que ce dixième principe est le plus difficile de mettre en pratique, mais c’est aussi le plus fondamental en ce qui a trait à la gestion efficace et paisible du TDAH de votre enfant.
En résumé
– Donnez rapidement à votre enfant davantage de feed-back et appliquez plus de conséquences immédiates.
– Donnez plus fréquemment de feed-back à votre enfant.
– Utilisez des conséquences plus grandes et plus puissantes.
– Utilisez le renforcement positif avant la punition.
– Soyez conséquent et constant.
– Cessez de chialer; agissez.
– Planifiez les situations problématiques.
– Gardez toujours à l’esprit les difficultés de maturation ou les inaptitudes de l’enfant.
– Ne personnalisez pas les problèmes de l’enfant.
– Pardonnez.
Traduction libre par M. Daniel Létourneau, parent-bénévole, révision par Dr Claude Joli-coeur, pédopsychiatre, octobre 1999.
source : http://www.deficitattention.info/